Arte propose mardi 22 juillet une soirée "black is beautiful", soit le mouvement de fierté noire (black pride) qui incite les Afro-américains à assumer fièrement leur identité spécifique, leurs racines culturelles et leur couleur de peau à partir de la fin des années 1960 (une fois les premières victoires pour l'obtention des droits civiques acquises).
Au cinéma, les films de la blaxploitation s'inscrivent dans ce mouvement.
* La Blaxploitation.
A parti de 1971, la naissance de la Blaxploitation (contraction des mots « black » et « exploitation ») constitue la première offensive cinématographique noire contre la représentation traditionnelle et dévalorisante des Noirs à l’écran. Des films plus en phase en tout cas avec l'existence des Afro-américains, notamment dans les ghettos. Pour la première fois, ils deviennent acteurs de leur destin à l'écran, plus seulement des personnages passifs.
Un genre où les héros évoluent dans un univers fait de violence, de trafics, de justice privée et de sexe.
Un genre spécifiquement destiné au public Afro-américain et où la musique noire va tenir un rôle primordial et complémentaire aux films (exemple avec le célèbre thème de Shaft composé par Isaac Hayes, ou Superfly de Curtis Mayfield , la B.O. de "Black Caesar" par James Brown.
La Blaxploitation restera au sommet pendant un peu plus de quatre ans. Ensuite, les réalisateurs n’arrivent plus à renouveler le genre et finissent par le faire sombrer dans le ridicule.
La Blaxploitation aura en tout cas permis aux Afro-américains de se faire une place dans le cinéma et dans la société américaine par la même occasion.
Arte propose mardi soir deux classiques de la blaxploitation:
- 21h00 Shaft
John Shaft est le détective le plus cool de Harlem. Il ne roule pas en Aston Martin, ne possède pas de stylo explosif et ne finit pas ses aventures sous les palmiers d'une île tropicale. Rien de tout ça ne l'empêche d'être un véritable tombeur qui résout ses enquêtes sans sourciller face au danger. Sa mission: retrouver la fille de Bumpy Jonas, baron de la drogue sur lequel la mafia blanche fait pression. Il va réussir en s'associant à un groupe de militants noirs qui a le plus grand besoin de l'argent de Bumpy pour... lutter contre lui.
(Film de Gordon Parks, 96’ 1971)
Avec Charles Cioffi, Moses Gunn, Richard Roundtree, Christopher St John, Gwenn Mitchell
Enfin, à 00h40 Sweet sweetback baadassss song de Melvin Van Peebles (voir ci-dessus).
Cette black pride passe aussi par la musique, aussi la chaîne franco-allemande diffuse à 22h35, un documentaire de Philippe Manoeuvre consacré à James Brown, suivi à 23h 40 d'un concert du godfather of soul à Monterey, en 1979.
En effet en 1968, lorsque Brown adopte son fameux brushing au profit d'une coiffure afro, l'événement donne lieu a de nombreux commentaires dans la presse. Ainsi, le magasine Soul lance:"Depuis des années, le King était un esclave. Esclave de qui, de quoi? James Brown devait arborer cette coiffure qui lui demandait de douloureuses heures de préparation, depuis des temps immémoriaux. Jusqu'au mois dernier. A présent, le King arbore une coiffure afro. Tout le monde, y compris les Blacks Panthers et le SNCC (l'organisation étudiante de plus en plus radicale), pense que c'est une bonne chose. "
De fait, il n'aura de cesse de clamer haut et fort et d'assumer avec fierté son identité d'afro-américain, comme le prouve avec force son titre "Say it loud, I'm black and i'm proud".
Liens:
- La représentation des Noirs dans le cinéma américain, des origines aux années 1970.
- Soirée Black is beautiful sur Arte.
- Deux titres célébrant la fierté retrouvée des Noirs américains sur L'Histgeobox:
The temptations: "Message from a black man".
James Brown:"Say it loud!"
Découvrez James Brown!
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