Kenji Nakazawa est né en 1939 et vit à Hiroshima, il est mangaka, c'est-à-dire auteur de manga. Il nous livre un récit autobiographique bouleversant sur son histoire et celle de sa famille avec Gen d'Hiroshima (titre original : Gen aux pieds-nus, Hadashi no Gen). Dans le Japon militariste, le père de Gen se distingue par son pacifisme de plus en plus ouvert et de moins en moins supporté par les autorités locales et le voisinage. Il est régulièrement arrêté et battu. Ce "déshonneur" rejaillit sur ses enfants qui subissent toutes sortes de brimades et poussent son ainé à s'engager dans l'armée pour prouver qu'il n'est pas un "fils de traître". Le premier volume n'est fait que des ses malheurs qui accablent la famille Nakaoka, outre la faim et la peur des bombardements qui semblent étrangement épargner Hiroshima. Gen, 6 ans, et son petit frère Shinji, entre survie et occupations habituelles d'enfants de leur âge,
Le premier tome nous fait plonger au coeur de la société japonaise en guerre. C'est l'histoire par en bas et cela ne manque pas d'intérêt, en particulier pour le lecteur occidental peu au fait de la guerre d'Asie-Pacifique. L'éditeur signale judicieusement qu'Einstein n'a pas participé au projet Manhattan ayant abouti à la première bombe atomique.
C'est donc un manifeste pacifiste contre le militarisme du Japon en guerre, mais aussi, évidemment, contre cette arme de destruction sans précédent utilisée par les Etats-Unis.
Les tomes suivants (il y en a 10 en tout...), que je n'ai pas encore lus, évoquent la suite du parcours de Gen dans le Japon sous occupation américaine.

Sur la forme, une fois surmontées les difficultés à lire les bulles et les pages de droite à gauche, on se laisse surprendre par l'univers du manga. Je ne suis pas suffisamment calé sur cet univers pour vous dire si la violence qui le traverse est habituelle (celle de la guerre bien sûr, mais aussi celles de la société japonaise ou du père sur ses fils...). La violence de l'explosion qui clôt le premier volume ressemble à de la science-fiction, ce qu'elle n'est évidemment pas. Kenji Nakazawa , à travers l'évocation de son propre passé par le dessin, nous donne un aperçu saisissant de ce traumatisme pour les corps et les esprits.
L'extrait

Le premier tome nous fait plonger au coeur de la société japonaise en guerre. C'est l'histoire par en bas et cela ne manque pas d'intérêt, en particulier pour le lecteur occidental peu au fait de la guerre d'Asie-Pacifique. L'éditeur signale judicieusement qu'Einstein n'a pas participé au projet Manhattan ayant abouti à la première bombe atomique.
C'est donc un manifeste pacifiste contre le militarisme du Japon en guerre, mais aussi, évidemment, contre cette arme de destruction sans précédent utilisée par les Etats-Unis.
Les tomes suivants (il y en a 10 en tout...), que je n'ai pas encore lus, évoquent la suite du parcours de Gen dans le Japon sous occupation américaine.

Sur la forme, une fois surmontées les difficultés à lire les bulles et les pages de droite à gauche, on se laisse surprendre par l'univers du manga. Je ne suis pas suffisamment calé sur cet univers pour vous dire si la violence qui le traverse est habituelle (celle de la guerre bien sûr, mais aussi celles de la société japonaise ou du père sur ses fils...). La violence de l'explosion qui clôt le premier volume ressemble à de la science-fiction, ce qu'elle n'est évidemment pas. Kenji Nakazawa , à travers l'évocation de son propre passé par le dessin, nous donne un aperçu saisissant de ce traumatisme pour les corps et les esprits.
L'extrait

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