Du nouveau pour 2009 : Lire-écouter-voir devient Samarra !
Après un an de bons et loyaux services, Lire-écouter-voir fait peau neuve. Nous allons désormais continuer ce qui a été entrepris sur un blog partenaire du site Mondomix consacré à toutes les musiques du monde.
Ce nouveau blog s'appelle Samarra et a démarré depuis quelques jours. Nous allons continuer à y publier des articles sur les sujets et les supports (BD, manga, musique, films, livres, peinture,...) qui ont fait le quotidien de Lire-écouter-voir en 2008.
Joseph Kabasele, connu sous le pseudo de Grand Kalle, fonde en 1953 l'orchestre African Jazz avec lequel il révolutionne la musique congolaise, en électrifiant la rumba congolaise, y introduisant également tumbas et trompettes. Jusqu'en 1963 Grand Kallé et l'African Jazz figurent parmi les artistes les plus populaires d'Afrique.
Son indépendance cha cha. Ce titre devient l'hymne de tous les mouvements anticolonialistes dans toute l'Afrique francophone.
La Guinée accède à l'indépendance en 1958. Aussitôt, son leader, Sékou Touré, utilise la musique comme vecteur de l'affirmation nationale et de valorisation de la culture du pays. Le dirigeant de la Guinée crée alors des dizaines d'orchestres subventionnés. Une gigantesque industrie musicale étatisée se met en place. Or, au cours des années 1960, 1970, la Guinée devient le phare de la création musicale en Afrique, à la croisée de la tradition et de la modernité. Pour partir à la découverte de cette incroyable musique, cliquez ici.
Cette semaine, vous devez reconnaître les chanteurs de chansons qui parlent du pillage des ressources des pays du Sud, en particulier en Afrique. C'est un thème que nous avons abordé régulièrement sur l'histgeobox, notamment la "Françafrique".
Pour connaître les réponses, voyez ici la playlist.
Voici deux titres que je n'ai pas pu ajouter à cette liste : - François Béranger "Mamadou m'a dit" - Baloji "Tout ceci ne vous rendra pas le Congo" (Hôtel Impala, 2007). Je vous en parle plus en détail sur l'histgeobox, voici le clip :
Nous vous proposons une nouvelle série consacrée aux grandes figures du blues. Commençons donc par présenter un des pionniers du genre: Charley Patton.
Considéré par certains comme le fondateur du Delta blues _ un genre particulièrement brut, sans fioriture, basé sur un jeu de guitare sommaire, reflet des terribles conditions d'existence des noirs américains dans le Mississippi au début du XX°_ Patton naquit dans ce même état dans le dernier tiers du XIXème siècle. Lire la suite de l'article et découvrir quelques uns des blues les plus célèbres de Patton.
Dès le début des années soixante, Newman compose des morceaux qu'il place auprès d'interprètes aujourd'hui oubliés. En 1968, il sort son premier disque, sobrement intitulé Randy Newman. Déjà, on note ses talent d'auteurs avec des morceaux incisifs dans lesquels il prend pour cible les puissants et dénonce, toujours avec finesse et humour, les travers de son pays. En 1972, Randy Newman sort l'album Sail away, un de ses plus réussis. Il y adopte un ton incisif, accompagné de son seul piano. Sur le morceau titre, le chanteur se place dans la peau d'un marchand d'esclave. Avec ce procédé, contraire à celui de l'identification, Newman entendait « adopter le point de vue d'un type qui était pire que les gens qui l'écoutaient. Comme ça ils pouvaient se rendre compte qu'il avait tort ». Ce qui nous donne l'occasion de revenir sur la traite des esclaves.
Le chanteur Bruce Springsteen fait partie de la génération qui a si chèrement sacrifié sa jeunesse au Vietnam. Le "Boss", originaire du New Jersey, n'y est pas allé lui-même (la conscription ne concernait qu'un pourcentage des jeunes susceptibles d'être incorporés chaque année, d'où les paroles du deuxième couplet), mais a connu beaucoup de personnes qui y ont combattu.
Suivons-le dans les tourments d'un vétéran de retour du Vietnam dans l'Amérique de Reagan.
Robert Crumb est un des plus célèbres dessinateurs américains. Il devient un des papes de l'underground au cours des sixties, géniteur de quelques personnages cultes tels Mr Natural, ou encore Fritz the Cat. Or, et c'est un des aspects essentiels de son œuvre, Crumb a toujours été un fou de musique traditionnelle américaine , en particulier de blues. Aussi, cet infatigable collectionneur de disques (vinyles bien sûr, en 78 tours) place la musique du diable au centre de certaines de ses œuvres. Nous allons ici nous focaliser sur trois d'entre elles. Lire la suite de l'article et écouter quelques morceaux de choix.
La vie de Robert Leroy Johnson fut aussi brève qu'intense. Né en 1911 à Hazelhurst dans l'Etat du Mississippi et mort en 1938, à seulement 27 ans, probablement empoisonné par un mari jaloux !
La réponse : Un titre du deuxième écrit par le troisième en utilisant un sample de la dernière pour célébrer la victoire du premier. Mon tout s'appelle "History" et aurait probablement été écrit avant le résultat de l'élection présidentielle. Le titre samplé s'intitule "Une nuit sur ton épaule", il date de 1972 et a été produit par Michel Berger, Véronique Sanson l'a ensuite chanté en duo avec Marc Lavoine. Voici l'original, et la version rap de 2008.
La victoire du candidat démocrate donne donc des ailes à Jay-Z, natif de Brooklyn et considéré comme le "roi" du rap new-yorkais. Celui-ci envisagerait en effet sérieusement de se présenter à l'élection municipale de New York qui aura lieu en 2009. Kanye West, représentant Chicago, n'a semble-t-il pas emboîté le pas à son compère dont il produit en grande partie le prochain album à sortir en 2009 (The Blueprint 3) après avoir sorti le sien à la fin de ce mois (808s and Heartbreak).
Un peintre américain du XXème siècle rend bien compte par son art de la force et des limites du modèle américain. Il s'agit de Norman Rockwell (1894-1978). A travers cinq de ses œuvres, plongez dans l'Amérique des années 40 aux années 60.
Le groupe CSN&Y est un groupe de rock et folk formé en 1968. Il associe des musiciens aux styles et aux personnalités assez différentes. La figure la plus connue est le Canadien Neil Young qui poursuit depuis cette date une carrière solo tout en se joignant parfois au groupe. CSN&Y participe au mythique festival de Woodstock en 1969, année de son premier album. Alors qu'ils sont au zénith de leur succès, leur tournée est interrompue pour enregistrer un titre écrit par Neil Young.
4 étudiants viennent d'être tués sur le campus de leur université.
Miriam Makeba dénonçant la politique d'apartheid à la tribune de l'ONU en 1963.
La chanteuse sud-africaine Miriam Makeba est décédée dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 76 ans d'une crise cardiaque alors qu'elle venait de chanter pendant une demi-heure lors d'un concert dédié au jeune auteur de "Gomorra" à Castel Volturno près de Naples. Revenons sur le parcours de cette chanteuse exceptionnelle.
Miriam Makeba reste sans doute la chanteuse sud-africaine la plus célèbre. Sa chanson "Pata pata" a fait le tour du monde et a été reprise à plusieurs reprises. Elle incarne surtout la volonté de donner une place de choix aux cultures africaines, trop souvent marginalisées.
Née le 4 mars 1932 à Johannesburg, Miriam Makeba commence très jeune à chanter. A 20 ans, elle est une des principales choristes du groupe "Manhattan Brothers", une formation très populaire. Son talent évident lui permet bientôt de s'imposer en solo.
En 1956, elle écrit ce qui deviendra un tube légendaire : la chanson "Pata, Pata". Sa renommée dépasse les frontières du continent africain. En 1959, elle apparaît dans un film clandestin ouvertement anti-apartheid, Come back to Africa, qui lui vaut une invitation en Europe. Harry Belafonte la repère à cette occasion et enregistre un album avec elle, "An evening with Harry Belafonte et Miriam Makeba", récompensé d'un grammy awards.
Miriam Makeba multiplie alors les déclarations anti Apartheid. En 1963, l'un de ses discours virulents -et pourtant porteurs de paix- à l'Unesco met le feu aux poudres. Le gouvernement Sud Africain l'empêche de rentrer dans son pays (lorsque sa mère décède, la chanteuse n'obtiendra pas le simple droit d'assister aux obsèques). Elle s'installe aux Etats-Unis et s'engage bientôt aux côtés des mouvements d'émancipations afro-américains. Miriam Makeba se lie aux Black Panthers et épouse le leader du mouvement, et théoricien du Black Power, Stokely Carmichael, devenant aussitôt persona non grata dans son pays d'accueil.
Miriam Makeba et son Stokely Carmichael.
La voilà de nouveau contrainte de s'exiler. La Guinée de Sékou Touré l'accueille à bras ouverts et le leader du pays associe les nouveaux époux à sa propagande. Choyée par le régime, Miriam Makeba enregistre de nombreux albums dans divers styles et langues d'Afrique. Ni son divorce (1978) ni la mort de Sékou Touré (1984) ne lui font quitter Conakry. En 1987-88, elle est l'invitée spéciale de Paul Simon sur sa tournée mondiale Graceland.
En 1991, avec la fin de l'apartheid, Miriam Makeba (qui n'a cessé de soutenir l'ANC) retrouve son pays et chante pour le nouveau président, Nelson Mandela.
Nous ne retiendrons qu'une seule chanson de Makeba, ce sublime morceau "Teya teya" que l'on retrouve sur la réédition "the guinea years", que nous vous recommandons chaudement.
Quelques morceaux pour saluer dignement la victoire de Barack Obama, qui vient d'être élu président des Etats-Unis d'Amérique.
* "Funky president" de James Brown. Un téléscopage musical entre le "godfather of soul" et le nouveau président.
* Lee Dorsey:"Yes we can"(avec un discours de Barack Obama en ouverture). Toujours dans le registre funk, ce classique de Lee Dorsey, immense chanteur de la Nouvelle Orléans. Le message du morceau, composé par le sorcier du son de la Crescent city, Allen Toussaint, semble avoir été écrit pour ces élections (si quelques courageux on la force de traduire, vous pouvez le faire en commentaire).
Now’s the time for all good men to get together with one another. We got to iron out our problems and iron out our quarrels and try to live as brothers. And try to find a piece of land without stepping on one another. And do respect the women of the world. Remember you all have mothers. We got to make this land a better land than the world in which we live. And we got to help each man be a better man with the kindness that we give. I know we can make it. I know darn well we can work it out. Oh yes we can, I know we can can Yes we can can, why can’t we? If we wanna get together we can work it out.
And we gotta take care of all the children, the little children of the world. ’cause they’re our strongest hope for the future, the little bitty boys and girls.
We got to make this land a better land than the world in which we live. And we got to help each man be a better man with the kindness that we give. I know we can make it. I know darn well we can work it out. Oh yes we can, I know we can can yes we can can, why can’t we? If we wanna, yes we can can.
* Pointer Sisters:"Yes we can". Autre version du morceau précédent, plus tardive, mais tout aussi réussie.
* Nas:"Black president". Les voeux du rappeur ont été exhaussés. Espérons qu'ils le soient totalement.
* Will I Am: "Yes we can". Enfin, comment ne pas terminer avec le morceau emblématique de la campagne d'Obama?
Dans le coin BD-Manga-Manhwa : Mutafukaz de RUN Ayako d'Osamu Tezuka Petit Polio de Farid Boudjellal (t. 4) Carton jaune de Didier Daeninckx et Assaf Hanouka Petite histoire des colonies françaises, tome 2 : "L'Empire" de Grégory Jarry et Otto T. Azrayen de Lax et Giroud Massacre au pont de No Gun Ri de Park Kun Woong Deogratias de Stassen Boondocks d'Aaron Mc Gruder
Dans le coin musique : - La musique en Afrique lusophone - Le Rock en Angleterre (fin des années 1970 et années Thatcher)
Plus deux séries à Lire, écouter (podcasts) et voir à partir de la rentrée :
Dans le coin ciné : Ezra de Newton I. Aduaka Les 7 jours de Ronit Elkabetz Gomorra
Dans le coin des livres : Le stade Dubaï du capitalisme de Mike Davis Gomorra de Roberto Saviano Des dossiers : L'Algérie coloniale et la Guerre en BD Des photographes pour le XXème siècle (Khaldei, Baltermants, Capa, Koudelka, Caron, Depardon, ....) L'éclatement de la Yougoslavie en BD
N'hésitez pas à nous signaler ou à nous suggérer d'autres idées !
Tous les titres ne sont pas dans ces deux playlists, mais il y a déjà de quoi écouter ! Pour en savoir plus, lisez les 2 articles de J. Blottière sur ces 3 jours de "paix et de musique". Première et deuxième partie. Jouez avec les titres de ces playlist ! Première partie et deuxième partie.